Pourquoi les Startups tech s’essoufflent? 5 raisons et comment les surmonter

Aujourd’hui, qui ne se réjouit pas de la vitalité de la French Tech? Il n’en reste pas moins vrai que la nature même de l’exercice fait que tout le monde n’arrive pas à bon port.

Je vous ici les 5 premières raisons de cet essoufflement qui me viennent à l’esprit et comment je propose d’en gérer les effets.

1- La levée de fonds vue comme un aboutissement

C’est vrai que les annonces de levées de fonds suscitent l’admiration et le respect. Elles témoignent d’un talent et un travail de persuasion ainsi que de réalisations business crédibles. Elle sont aussi synonymes de la fin d’une phase de précarité.

Cela dit, j’ai trop souvent vu s’installer chez des entrepreneurs une forme d’« embourgeoisement » après une série A ou B alors qu’en vérité, c’est le début d’un stade critique où il y a des comptes à rendre aux nouveaux boss! En 2005, j’ai rencontré un CEO Anglo-saxon embauché après une levée de fond sur un sujet très pointu de virtualisation (c’était le hype du moment). L’équipe avait l’air hyper qualifiées mais le pauvre CEO s’arrachait les cheveux quand tout ce beau monde avait repris le jogging après s’être attribué des salaires de ministres et des titres ronflants!

En vérité, il vaut mieux célébrer un bon coup et mettre la maison en ordre de marche pour que le développement promis se concrétise et cela passe par: 1-Faire un inventaire honnête des forces, faiblesses et aspirations profondes de chacun et 2-Completer l’équipe avec des managers différents mais susceptible de combler les trous.

2- L’idée de départ est la petite poupée russe, il faut trouver les autres 

Par définition la nouvelle idée originale fini par ne plus être nouvelle ni originale! Par contre, son avènement peut être la manifestation d’une nouvelle donne et marquer un début de transformation d’une industrie ou d’une pratique. BusinessObjects et ses contemporains, ont donné le « La » à l’avènement de la BI et des Analytics même si ça a commencé par une belle innovation autour de la génération de SQL. Il faut observer son marché de près (y compris la compétition) et travailler avec les clients pionniers qui offrent un environnement propice à la naissance de nouvelles idées et élargissent le champ d’action.

3- Exécution, Exécution Exécution

Quand on est un inventeur, la tentation est grande de continuer à innover. Pourtant ce qui fait le succès de la phase de développement d’un business c’est la vision systémiqueet la disciplinedans les différentes fonctions (Vente, Marketing, Product Management, R&D…). Cela passe par une pratique des budgets, des mesures et objectifs de performance et un reporting régulier et honnête. Il est aussi important d’inscrire et garder un tempo régulier et prévisible pour les différentes activités (Revue de pipe, stand-ups R&D, création de contenu marketing…).

4- Pivoter n’est pas une honte tant qu’on ne devient pas une girouette!

La focalisation ne doit en effet pas conduire à un aveuglement obsessionnel. Il faut savoir admettre qu’on n’a pas forcement vu juste au premier coup, que les temps ont changé ou tout simplement reconnaitre une plus grande opportunité ailleurs qu’on est capable d’adresser mieux que les autres. Par exemple, une technologie générique peut s’avérer porteuse sur un secteur ou une industrie précise et ça peut avoir un sens de se focaliser dessus et orienter la société dessus.

5- La tentation ou nécessité du « rip and replace »

L’histoire commence en général par la réplique: « notre stack ne tiendra pas!». Souvent il y a une part de vérité mais ça reste un exercice hautement périlleux que nombreux éditeurs traversent avec plus ou moins de succès! BusinessObjects avait entamé le chantier de passage 32bits en 1994 puis le Web en 97 et nous avions connus des moment très difficiles même si on en est sorti revigorés. Sybase et Informix on en subit les séquelles jusqu’à leur rachat par des plus gros poissons.

Là encore, il faut faire preuve de discernement et paralléliser les chantiers sans créer des points de rupture intenables. En effet, si l’effort d’upgrade est trop important pour les clients, cela crée un check point qui peut se finir par un switch à la concurrence!

Vos commentaires sont les bienvenus plus bas ou par email à abdel@kander.com!

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